Quand j'ai rencontré F., je ne voulais plus de petit-copain.
Je venais de sortir de plusieurs relations avec des hommes qui, rien d'y penser, me donnent froid dans le dos par leur inintérêt (comment ai-je pû les laisser m'approcher ??), leur incapacité à m'apporter quoi que ce soit, si ce n'est une légère honte de les avoir laissés entrer dans ma vie, même brièvement.
Bref, j'en avais marre des hommes !
Alors quand je suis partie pour un petit mois d'été dans ce pays étranger suivre quelques cours en rapport avec mes études, je n'avais pas en tête de m'empêtrer d'un nouvel homme, aussi exotique soit-il.
Mais bon, c'est dur de résister.
J'en ai rencontré quelques uns dans ce nouveau pays, pas forcément locaux, mais ai résisté à la tentation d'en faire plus que des amis.
F. vivait dans le même campus où j'avais ma chambre, et ce n'est que quelques jours après mon arrivée que je l'ai rencontré pour la première fois.
Mouais.
Sympa sans plus, je le trouvais assez sarcastique, pas le genre gentil-accessible, avec un sens de l'humour dont je me méfiais, bref, quelqu'un dont on se tient à distance.
Un jour, en allant à la plage, j'ai vu F. torse-nu pour la première fois.
Bizarre, ce ventre avec une protubérance...
J'apprends que F. a été transplanté du rein, et cette protubérance, c'est en fait son nouveau rein greffé.
Avec F., on a tout de même fini par se rapprocher : d'abord le flirt gentil, puis le moment que je déteste du premier baiser (je sais que ça va se passer, il sait que ça va se passer, mais on doit quand-même prétendre le temps d'une soirée qu'il ne se passe rien de spécial)...
C'était loin d'être une attraction irrésistible pour moi, plus une distraction pour ces vacances spéciales en pays étranger, après tout, je ne sortais pas de France si souvent que ça.
Mais plus je passais de temps avec lui, plus je sentais que je l'aimais bien, et que lui aussi m'aimait bien...
Un jour, alors que mon retour en France se rapprochait, il me propose de venir me voir en France plus tard ce même été.
J'ai accepté avec joie, même si je n'étais pas encore sûre d'être follement amoureuse, mais je l'aimais vraiment bien, il y avait quelquechose de spécial avec cet homme, peut-être le fait qu'il n'était absolument pas mon type d'homme jusqu'à maintenant, peut-être le fait qu'il soit étranger, peut-être le fait qu'il soit presque dix ans plus vieux que moi...
Après presque un mois, mes cours terminés, je retournais en France avec la perspective de le revoir seulement deux semaines plus tard. Nos adieux à l'aéroport fûrent durs, mais aussi joyeux : on allait se revoir, c'est sûr.